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l’atteinte du nerf de Charles Bell

atteinte du nerf de charles bell

 

ostéopathIE et atteinte du nerf de charles bell

1-1 Le mécanisme traumatique

Le nerf est étiré principalement dans deux circonstances :

— Le port de charges lourdes : 1e muscle grand dentelé se contracte très fort pour appliquer l’omoplate sur le grill costal. Le bord supérieur du faisceau supérieur du grand dentelé tire violemment le nerf vers le bas et vers l’arrière.

— Le service et le smash : l’omoplate décrit un mouvement de sonnette très rapide et de grande amplitude. Le moignon de l’épaule passe d’une rétropulsion forcée à une antépulsion maximale. Le nerf est sollicité dans ses positions extrêmes.

 

Le nerf de CHARLES BELL

il naît de la face postérieure des branches antérieures de C5-C6-C7. On retrouve plus rarement d’autres origines. Les branches issues de C4-CS traversent le scalène moyen, les autres sont prescaléniques.

Le nerf se dirige en bas, en dehors et en arrière. Il passe sur le 2e côte puis en dedans de l’apophyse coracoïde. Il aborde ensuite le faisceau supérieur du muscle grand dentelé, chemine à la face antérieure et donne un rameau à chaque digitation. Le nerf, gracile et long (16 à 20 cm) est particulièrement vulnérable.

Il supporte un étirement de 10 % de sa longueur. Gregg a montré que dans certains gestes sportifs, le nerf doublait sa longueur comprise entre son point fixe proximal (le scalène moyen) et l’abord du faisceau supérieur. La pathologie du nerf de CHARLES BELL est la conséquence d’un étirement unique et brutal, ou répétitif. Les travaux de Gregg ont innocenté le chevalet de la 2e côte, souvent incriminé auparavant dans la genèse de cette paralysie.

1- 2 Le diagnostic clinique

Le sportif consulte pour une gêne fonctionnelle, des douleurs et/ou une déformation de la face postérieure du moignon de l’épaule.

L’interrogatoire

Il recherche la notion d’hyperutilisation de cette épaule dans les jours ou semaines précédant la consultation. La douleur initiale est de type neurologique, sourde, profonde, permanente, à recrudescence nocturne. L’intensité de la gêne fonctionnelle est fonction de la sévérité de l’atteinte du grand dentelé. Dans les formes sévères, le sportif ne peut élever son membre supérieur au-delà de 90°. Il est gêné dans la vie quotidienne et ne peut plus pratiquer son sport. La douleur est souvent d’apparition brutale ou rapidement progressive. Elle fait évoquer à ce stade d’autres diagnostics (syndrome de Parsonage et Turner, bursite aiguë, névralgie cervico-brachiale). Plus tard, la douleur correspond à d’autres pathologies, conséquences inéluctables de la paralysie du grand dentelé (tendinite de la coiffe, pathologie de passage).

La déformation du moignon de l’épaule est évidente. Le bord spinal de l’omoplate fait saillie sous la peau. Cette déformation s’accentue si le sportif essaye d’élever le bras.

L’examen clinique

II varie selon la sévérité de l’atteinte ou le stade évolutif :

— Les formes sévères : l’impotence fonctionnelle est majeure, le décollement de l’omoplate est flagrant à la simple inspection.

— Les formes moyennes : l’impotence fonctionnelle est modeste. Le patient ne peut effectuer une élévation active complète du bras. La bascule de l’omoplate entraîne une anteversion de la glène et

un conflit antéro-supérieur sous-acromial. Le rythme scapulo-huméral est perturbé. Le patient effectue un abaissement du moignon de l’épaule avec une rotation interne du bras pour effectuer le passage entre 70° et 100° d’élévation. La bascule de l’omoplate n’est pas importante au repos. Elle le devient après épreuve de fatigue.

— Les formes frustes : le diagnostic est difficile. La gêne fonctionnelle et les douleurs sont souvent dues aux conséquences de l’atteinte du grand dentelé. La bascule de l’omoplate apparait seulement après une épreuve d’effort, Elle est bien mise en évidence vers 60° lors de la descente lente du membre supérieur depuis une position d’élévation complète.

L’examen du rachis cervical et le bilan neurovasculaire du membre supérieur sont normaux. Ils permettent d’éliminer les différents diagnostics différentiels (atteinte radiculaire ou plexique, syndrome du défilé des scalènes). L’association avec une autre atteinte tronculaire est possible. Nous avons rencontré l’association atteinte du nerf de CHARLES BELL et du nerf sus-scapulaire.

1-3 L’électromyogramme

Il confirme le diagnostic et l’atteinte neurogène périphérique. Tous les faisceaux du muscle sont explorés au niveau des digitations costales. Cet examen, un peu douloureux, permet de montrer les premiers signes de réinnervation. Ils apparaissent au 2e ou au 3e mois. La récupération clinique suit toujours la récupération électrique.

1 – 4 Le pronostic et le traitement

L’arrêt du geste nocif est indispensable à la bonne récupération. Dans les formes sévères, le sportif l’a déjà accepté en raison de son impotence fonctionnelle. Il est plus difficile de l’imposer dans les formes frustes, voire moyennes. Au début, la rééducation renforce les autres fixateurs de l’omoplate. Dès les premiers signes de réinnervation, un renforcement électif du grand dentelé est commencé.

La récupération complète nécessite 6 à 18 mois. Dans la plupart des séries, la durée moyenne de la récupération est de 9 mois. Les mauvais résultats sont la conséquence d’une reprise trop précoce ou du refus de l’arrêt de l’activité nocive. Certains sportifs ont présenté des récidives. Le pronostic est le même que pour l’atteinte initiale.

Le grand dentelé est un muscle fondamental pour la bonne cinétique scapulo-humérale. Son atteinte entraine une impotence certaine et des conflits secondaires. Ces derniers égarent souvent le diagnostic, se pérennisent et entraînent des traitements non adaptés.

Toute épaule douloureuse impose la recherche d’un déficit du grand dentelé et de l’atteinte du nerf de Charles Bell.

 

 

 

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Raphaël Delouche, Ostéopathe pour l’ atteinte du nerf de charles bell