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conceptualisation de ma pratique ostéopatique

Essai de conceptualisation de ma pratique Ostéopathique :

Il m’est souvent arrivé qu’à l’issue d’un soin prodigué, mes patients me demandent : « mais vous avez fait quoi exactement ? » Mes réponses ont été souvent incomplètes et frustrantes. Je vais tenter une explication plus satisfaisante.

L’Homme à la capacité d’établir constamment des constantes ou des structures (intelligence adaptative), dans un sens large, qui lui permettent de maintenir son homéostasie et son autonomie (auto-organisation des structures) par autorégulation. Il faut ici entendre le mot organisation comme le processus d’assemblage de matière, d’énergie, et d’information qui forme une structure. Cette notion renvoie à un aspect structurel évident (la construction), et un aspect fonctionnel (que me permet de faire cette construction ?). L’autonomie requiert donc des échanges de matière, d’énergie, et d’information : l’homme est un système ouvert qui ne répond pas aux lois déterministes ! C’est un élément capital, aucun système prédéfini (dogme, loi…) ne permet d’établir par avance, le mouvement exact d’une structure.

Prenons un exemple simple  de conceptualisation de ma pratique :

la flexion de hanche. On pourrait imaginer qu’elle plie une certaine amplitude en décrivant un arc de cercle autour du point central. Ceci est totalement faux, puisque la diaphyse fémorale n’ est pas verticale et le cotyle n’est pas une sphère parfaite, ni la tête fémorale. On néglige en plus, l’influence des tissus mous dans ce mouvement (capsules et renforcements capsulaires : ligaments) et les particularités anatomiques propres à chacun, sans oublier une éventuelle pathologie justifiée par une consultation (ex arthrose).  Il paraît donc évident que le corps humain ne peut pas être modélisé par un système mécanique, alors que ce n’est que très rarement contesté et enseigné comme tel.

Postulons donc qu’il nous est impossible de connaître la nature de ces structures, et considérons la personne comme une « boîte noire » selon le concept décrit en 1948 par Norbert Wiener qui formalisa la cybernétique, schématisation mathématique de la théorie de la communication. La boîte noire est la représentation du système humain dont nous éludons le fonctionnement, mais elle est soumise à des entrées (variables d’entrée : les tests de communication) et génère des sorties (variables de sorties : c est à dire les réponses du corps). Le fonctionnement de la boîte noire n’est donc perçu que par rapport à ces interactions : « le seul moyen concevable de dévoiler une boîte noire, c’est de jouer avec ».

Fig.1 : le modèle de la « boîte noire » Variables d’entrée Boîte noire Variables de sorti

conceptualisation de ma pratique ostéopathique

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L’intérêt de ce modèle est qu’il correspond à une partie de la conceptualisation de ma pratique ostéopathique qui agit sur l’Homme en s’interdisant toute pratique invasive au sens médical du terme. Le fonctionnement interne du patient est donc caché au praticien dont les références ne sont représentées que par les variables d’entrée et de sortie. Le thérapeute s’interdit ainsi toute hypothèse qui ne tiendrait compte que d’une vue parcellaire du fonctionnement de la personne. N’oublions pas que la Lésion Tissulaire Réversible par exemple est une hypothèse, que son objectivation diffère d’un thérapeute à l’autre, et que son explication physiologique est également une hypothèse. Il en est de même pour l’application du modèle tensègre à l’homme. Les hypothèses intrasystémiques de l’ostéopathie sont bâties a postériori par rapport à des process issus de la pratique. Si le thérapeute ne connait pas le fonctionnement de la boîte noire, il en estime les réactions en fonction des informations qui y entrent, en sortent, et de son expérience. Les incertitudes doivent être cultivées et levées, les certitudes prédéfinis n’ont surtout pas leur place. D’où l’importance de l’anamnèse au sens large, et de définir le facteur déclenchant les maux du patient. Ainsi s’établit entre le thérapeute et le patient des boucles de rétroactions informationnelles renseignant l’ostéopathe sur la direction de son traitement. Il n’en reste pas moins que le degré élevé d’organisation de l’homme, les incertitudes de son environnement, et la difficulté à identifier l’ensemble des interactions ne font pas de la systémie une science exacte. Le modèle de la boîte noire permet aussi d’envisager des interactions spécifiques thérapeutes/patients, et donc les différences de sensation entre thérapeutes concernant un même patient. Chaque thérapeute étant unique, il appréhende le patient par des variables d’entrée qui lui sont propres et qui elles-mêmes résultent d’une interaction spécifique. Les variables de sortie (réponses de la boîte noire) sont donc spécifiques et propres au couple thérapeute/patient.

 

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