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PATHOLOGIES

PATHOLOGIE MICRO-TRAUMATIQUE

DU RACHIS LOMBAIRE En pratique SPORTive

1 – INTRODUCTION

Le rachis lombo-sacré est fortement sollicité dans certaines disciplines sportives: les lancers, les sauts (hauteur, perche), la gymnastique, l’haltérophilie, le judo, la voile, le rugby, le ski de fond, le slalom….]La pratique du sport expose aussi bien à des microtraumatismes dont la répétition est à l’origine d’un certain nombre de lésions plus ou moins retardées (par exemple, le spondylolisthésis) qui seront les seules que nous étudierons ici qu’à des macro-traumatismes dont la sanction thérapeutique est immédiate.

II – PHYSIOPATHOLOGIE

Les microtraumatismes sont des agressions légères, incapables d’être immédiatement vulnérables mais le devenant à longue échéance par leur répétition surtout s’ils s’appliquent à un territoire limité, toujours identique dû à un geste sportif stéréotypé, répété inlassablement aussi bien lors de l’entraînement que lors de la compétition: sauts, lancers, gymnastique avec répétition des figures, judo lors des mouvements d’attaque. Les bio-contraintes mécaniques gestuelles et technologiques sportives peuvent être source de microtraumatismes intrinsèques de part le dépassement des limites physiologiques du geste en fréquence, en vitesse, en intensité et en amplitude, mais aussi de part la perturbation soudaine et inattendue de la coordination motrice dans la réalisation du geste, par exemple au cours d’un lancer de poids, de javelot. L’effort mal contrôlé suffit alors à franchir le seuil de rupture. Les deux impératifs mécaniques rachidiens contradictoires de rigidité et de mobilité sont particulièrement sollicités lors de la pratique sportive. Ceci n’est possible que grâce à une structure anatomique complexe qu’il est indispensable de rappeler très brièvement :

– d’après la loi de EULER, les 4 courbures physiologiques présentées par le rachis de profil permet de multiplier sa résistance par 17 par rapport à celle qu’aurait un rachis rectiligne. La lordose lombaire à concavité postérieure est tout particulièrement exposée. Il est classique de décrire le rachis de manière simplifiée comme une unité fonctionnelle constituée d’un système à 3 colonnes verticales (colonne antérieure disco-vertébrale et deux colonnes postéro-latérales des articulaires), réunies entre elles par trois ponts horizontaux (les deux pédicules, l’arc postérieur constitué des lames et de l’épineuse et la colonne antérieure disco-corporéale), délimitant le canal vertébral et les canaux radiculaires. Le rachis ne doit sa stabilité qu’à l’action synergique des différents groupes musculaires antérieurs et postérieurs disposés à la manière de haubans et au rôle mécanique du système ostéo-disco-ligamentaire :

– Toute lésion intéressant un des éléments de l’architecture à trois colonnes verticales (corps vertébraux, articulaires) entraîne un déséquilibre dans le système de stabilisation verticale (stabilité statique)/

– Toute lésion de l’une des structures disco-capsulo-ligamentaires s’opposant aux mouvements excessifs de flexion, rotation, inclinaison latérale (disques, articulaires, différentes structures capsulo-ligamentaires) entraîne un déséquilibre du système de stabilisation horizontale (Stabilité dynamique). L’importante mobilité rachidienne particulièrement sollicitée en pratique sportive est due à sa structure poly-articulaire avec empilement de multiples pièces reliées les unes aux autres par les éléments disco-ligamentaires et musculaires. C’est grâce aux couples disco-vertébraux que le rachis peut se déformer selon des mouvements multi-axiaux tout en restant rigide sous l’action des tendeurs musculaires. Les structures fibro-disco-ligamentaires définissent la notion fondamentale de segment mobile rachidien (S.M.R.) de JUNGHANNS. Le disque est l’élément essentiel de la mobilité rachidienne lombaire comme en témoignent son coefficient de mobilité (rapport de la hauteur du disque/à la hauteur du corps vertébral) élevé (égal à 1/3) et la diminution des amplitudes rachidiennes lors de la dégénérescence discale. Les lésions dégénératives débutent sur la portion la plus mobile de la colonne vertébrale, c’est-à-dire discale L4L5 et L5S1 avant de s’étendre à l ‘ensemble du rachis lombaire. Les amplitudes des secteurs de obilité du rachis sont limitées par un certain nombre de freins passifs-ostéo-discuax-ligamentaires qui seront le siège des lésions microtraumatiques isolées osseuses et/ou ligamentaires sous l’action répétée d’une force, d’un mouvement effectué au-delà de son amplitude extrême.

+ la mise en tension de l’annulus fibrosus limite la flexion extension et l’inclinaison latérale,

+ la mise en tension des fibres obliques et croisées limite la rotation axiale,

+la pression intra-discale de type pré-contrainte nucléaire qui maintient la hauteur de l’espace inter-vertébral freine aussi les rotations axiales.

— Les apophyses articulaires postérieures strictement sagittales en lombaire s’opposent au mouvement d’inclinaison latérale et de rotation et imposent une inclinaison latérale simultanée automatique lors

de toute rotation et vice-versa.

— Les apophyses épineuses s’opposent à l’extension extrême.

— Tous les ligaments rachidiens sont des freins passifs du mouvement.

Ce sont ces freins anatomiques de limitation des amplitudes des divers mouvements séquentiels ou associés qui vont être le siège des micro-traumatismes répétés à l’origine des diverses pathologies attestées par les stigmates radiologiques présentées sur le lieu d’application des contraintes. La micro-traumatologie intrinsèque du sport étant liée à des bio-contraintes mécaniques le plus souvent multi-axiales, ces lésions élémentaires sont le plus souvent associées. C’est pour plus de clarté que nous présenterons séparément les altérations engendrées par les principaux mouvements.

II-1 LES FLEXIONS RÉPÉTÉES ET LES HYPER-FLEXIONS RACHIDIENNES  lors de chutes multiples sur le rachis (en position de sécurité insuffisante lors du judo, par exemple), entraînent une surcharge de la région antérieure du disque, des plateaux vertébraux, de la partie supérieure des facettes articulaires postérieures, siège d’ostéophytose et des distensions ligamentaires inter et sur-épineuses, siège d’enthésite (30% des judokas présentent à distance de leur activité des douleurs dorso-lombaires dégénératives).

11-2 LES MOUVEMENTS D’’HYPER-EXTENSION LOMBAIRE dynamique (saut en hauteur et à la perche, tennis, gymnastique) ou statique (judo, haltérophilie) représentent certainement un des mécanismes lésionnels les plus importants. Ils entraînent une surcharge surtout de l’arc postérieur et également de la partie postérieure discale.

I1-2-1 Arc postérieur y compris apophyses épineuses.

I1-2-2 Partie inférieure des facettes articulaires mises en néo contact avec la lame sous jacente d’autant plus facilement qu’il existe une dégénérescence discale, provoquant un syndrome facettaire, parfois une fracture de fatigue de la pointe de l’articulaire inférieure de la vertèbre sus-jacente,

I1-2-3 Partie supérieure des facettes articulaires avec les régions pédiculaires ou isthmiques : de la vertèbre sus-jacente pouvant générer une fracture de fatigue de l’isthme ou SPONDYLOLYSE (de L5 dans 80 % des cas).

La fréquence passe de 5% pour la population générale de race blanche à 15-30 % dans la population de Sportifs de haut niveau. Seulement 50 à 65 % de ces spondylolyses évoluent vers un glissement ou SPONDYLOLISTHESIS qui est toujours progressif, L’évolution dépend de la qualité du disque L5-S1 (pour une lyse isthmique L5) qui est un véritable verrou de l’articulation et un élément essentiel anatomique de la Statique lombo-sacrée. Il semble que plusieurs facteurs pathogéniques se trouvent intriqués dans la fréquence de cette lésion observée chez les sportifs : entraînement intensif et précoce, hyper-lordose à la fois statique, constitutive et dynamique imposée par le sport pratiqué, dysplasie régionale prédisposante, dégénérescence discale sous-jacente, etc. (Cf. schéma du cours du Prof. JL. HUSSON sur “les fractures de fatigue”).

Les circonstances de découverte des spondylolyses et spondylolisthésis sont très variables :

— lumbago aigu de l’enfant ou de l’adolescent qui doit être considéré comme une SPONDYLOLYSE aigue jusqu’à preuve du contraire;

lombalgies le plus souvent banales survenant après un effort violent ou un traumatisme ou sans raison apparente et siégeant dans la région lombo-sacrée dans un contexte mécanique et aggravées

par la station debout ou assise prolongée et calmées par le repos ;

lombo-sciatalgies bilatérales, souvent mal systématisées tronquées s’arrêtant derrière le genou ;

— hyperlordose lombaire en dehors de toute douleur (fréquent motif de consultation des enfants) ;

— découverte fortuite sur une radiographie réalisée pour une autre raison ;

— recherche systématique au cours de l’âge critique c’est-à-dire vers 56 ans et ce d’autant plus qu’il

s’agisse d’un sport à risque.

L’examen clinique est le plus souvent pauvre :

— lordose exagéré, fossette sus-sacrée médiane, raideur modérée du rachis.

— Dans les très rares spondylolisthésies à grand déplacement, on note l’aspect évocateur en Z de profilau niveau des membres inférieurs en raison de l’existence simultanée d’un flexum de hanche associé à un flexum de genou et à un équinisme du pied (contractures des ischio-jambiers).

L’examen clinique comporte une recherche systématique de signes déficitaires. I n’y à jamais d’accident neurologique grave car le déplacement n’est jamais brutal. Le bilan radiologique est fondamental car il permet d’affirmer le diagnostic, de classer le spondylolistésis en 4 stades selon la classification de WILTENSE) et d’établir un pronostic et de suivre l’évolution.

Sur la radiographie de face en présence d’une forme majeure, on peut noter l’image classique “en chapeau de gendarme inversé” de la vertèbre olisthésique et cette incidence permet de préciser d’éventuelles anomalies vertébrales associées.

La radiographie de profil est absolument essentielle car elle montre le glissement antérieur d’une vertèbre et la SPONDVLOLYSE sous l’aspect d’une fente coupant l’arc postérieur entre | apophyse supérieure et l’apophyse articulaire inférieure. Elle permet de classer le spondylolysthésis en 4 stades. Des clichés de 3/4 avec éventuellement des tomographies confirment la lyse et permettent de décrire l’image du « petit chien décapité”, Discographie et saccoradiculographie ne sont que rarement nécessaire et éventuellement dans le cadre d’un bilan pré-opératoire.

Le diagnostic de spondylolyse est parfois difficile, qu’il s’agisse d’une image récente de fissuration incomplète ou de l’existence d’une superposition osseuse : Dans ces conditions, il est utile d’avoir recours à une incidence oblique excentrée avec des radiographies caudo-craniales. Il est important de noter sur le cliché de face le signe de Maldague qui consiste en un décalage par rapport aux apophyses épineuses sus jacentes et en une “anisocorie vertébrale” associée à une hyperostose de l’isthme et du pédicule opposé à la lyse isthmique unilatérale.

Le recours à la scintigraphie osseuse au Technétium 99M est d’un grand SECOURS lorsqu’un doute persiste en face d’un lumbago aigu apparu dans un contexte sportif.

Le pronostic et la conduite sont fonction : de l’âge, du stade radiologique, de l’existence ou pas d’instabilité clinique (algies) et radiologique (état discal, état discal, hyperlordose), de la catégorie et de l’intensité de la pratique sportive :

— Chez l’adolescent et l’adulte jeune, 1e spondylolisthésis peut s’aggraver tant que les disques sont susceptibles de dégénérer : .

+ Au Stade 1, le pronostic est excellent et toute activité sportive

+ Le spondylolisthésis de stade 11 est de bon pronostic et Loris la pratique sportive au prix souvent de quelques lumbagos, voir d’irradiations radiculaires. |

« L’existence d’un stade 111 entraîne un pronostic plus réservé car il peut évoluer à bas bruit vers

un glissement plus brutal. Il n’y a aucun parallélisme anatomo-clinique et le sport est alors à déconseiller.

— Chez le jeune enfant, tout lumbago aigu est une lyse jusqu’à preuve du contraire et impose un bilan radiologique. Une spondylolyse sera suspectée radiologiquement à un stade très précoce devant une densification radiologique unilatérale d’un pédicule.

La découverte d’une spondylolyse :

* contre-indique la pratique intensive du sport,

* implique certains conseils en matière de pratique sportive,

* impose de toujours tenter un traitement orthopédique par corset en cyphose lombaire en

considérant la Iyse comme une fracture de fatigue, car ce traitement peut parfois permettre la

consolidation de la lyse à cet âge lorsque cette Iyse est fraiche avec une faible séparation des

berges, la consolidation se faisant alors avec un volumineux cal ostéo-périosté en bulbe

d’oignon qui évite la poursuite évolutive.

Dans ces conditions, la surveillance clinique et radiologique se fera tous les 6 mois jusqu’à Risser 5.

— Chez le sportif le spondylolisthésis est une contre-indication médicolégale 11957) à l’exercice du

Professorat (E.P.S.). Tandis que la Iyse (texte de 1968) ne l’interdit pas.

En matière d’activité sportive la Iyse et le spondylolisthésis n’interdisent pas toute activité sportive et il y a plusieurs cas à envisager :

+ chez le sportif occasionnel ou de haut niveau, l’existence de pratiquer son activité de son choix.

+ le sportif professionnel doit être conseillé et mis en garde pour envisager une solution « de rechange” si le spondylolisthésis ou si la SPONDYLOLYSE devenait trop invalidante.

* chez le jeune sportif présentant de telle lésion, aucune dispense de gymnastique à l’école ou de sport de loisir ne doivent être à priori délivrés à ce stade.

Le traitement doit être d’abord préventif avec une surveillance radiologique tous les 6 mois pendant toute la croissance, de l’âge de la puberté jusqu’à 18 ans en cas de haute compétition et de sport à risque (plongeon 60%, gymnastique 32%, judo 25%, football 20%), Le traitement qui doit être médico-rééducatif n’est indiqué que chez des sujets symptomatiques, La réeducation postural est essentielle avec :

* un travail en cyphose ou en position neutre avec Verrouillage lombosacré,

* musculation abdominale,

* rééducation proprioceptive,

* assouplissement des hanches et des épaules chez ces sportifs de haut niveau car la raideur est

chez eux source d’hyper-lordose compensatrice. Dans les formes aigues (lombalgiques ou Sciatalgiques) la contention par corset en cyphose lombaire doit être systématique (durant une

durée au moins égale à 3 mois chez l’enfant).

En dehors des périodes douloureuses, le traitement réeducatif consistera seulement en un entretien

musculaire abdominal et para-vertébral.

Le traitement chirurgical qui ne concerne que 5% des spondylolisthésis, n’est appliqué qu’après échec d’un traitement médico-réeducatif bien conduit et longtemps poursuivi. Ainsi, chez l’enfant et l’adulte, dans les formes vues précocement et avec un isthme qui reste encore épais, un vissage isthmique de type BUC K avec résection de de l’extrémité inférieure de l’articulaire inférieure sus-jacente pourra être proposé. La technique qui utilise actuellement le crochet de MORCHER permet de restaurer le capital osseux du foyer de la Iyse isthmique en la traitant comme une pseudarthrose qui est mise secondairement en compression. La plaque proposée par HUSSON et BRONSARD va dans le même sens du traitement de la pseudarthrose avec un respect complet des structures voisines et en particulier des disques adjacents. Cependant, on est parfois forcé de devoir pratiquer chez l’adulte une synthèse postérieure par plaque postérieure (ROY CAMILLE, LOUIS), associée à une arthrodèse postérolatérale après avoir réséqué l’arc postérieur de la vertèbre (GILL) et procédé à la neurolyse des racines concernées avec exérèse éventuelle de nodule fibreux compressif de GILL (diagnostiqué sur la tomodensitométrie).

La réduction per-opératoire éventuelle sera fonction des nécessités de libération radiculaire et sera

pressentie après étude du grand cliché de profil de Vidal et Marnay. Dans ces conditions, la reprise d’activité sportive ne sera pas envisagée avant 6 mois post-opératoire.

1-3 LES MOUVEMENTS DE ROTATION LOMBAIRE OBLIGATOIREMENT ASSOCIÉS AUX INCLINAISONS LATÉRALES (et vice versa), volontiers associées aux mouvements d’hyperextension lombaire (saut en hauteur, lanceurs de javelot, lanceurs de poids, lanceurs de marteau) entrainent des surcharges sur la partie latérale du disque, sur l’articulation postérieure homo-latérale avec néo articulation au niveau isthmique à l’origine de fractures de fatigue unilatérales (avec le signe radiologique d’une “anisocorie pédiculaire”, ceci d’autant plus facilement qu’il existe une déformation scoliotique fonctionnelle, acquise ou structurale.

I1-4 LES MOUVEMENTS EN COMPRESSION-ROTATION (golf, tennis, escrime, judo, lancers…) sont particulièrement pourvoyeurs de lésions micro-traumatiques rachidienne,

III – DYNAMIQUE DE LA DÉGÉNÉRESCENCE DE LA COLONNE LOMBAIRE DANS LE SPORT :

Nous venons de voir que les lésions par hypersollicitations répétées en compression, surtout en flexion, en flexion asymétrique et rotation avec torsion, intéressent le plus souvent de façon simultanée le disque inter-vertébral et surtout les articulations inter-apophysaires postérieures parmi les lésions de l’arc postérieur. La dégénérescence de la colonne vertébrale lombaire étant un phénomène évolutif continu qui doit être envisagée de manière dynamique. Elle intéresse simultanément les structures de la colonne antérieure et de la colonne des articulaires interapophysaires postérieures.

III – 1 LES LÉSIONS INITIALES CAUSÉES PAR LES MICRO TRAUMATISMES étudiées ci- dessus déterminent d’abord des fissurations circonférentielles de l’annulus fibrosus) réalisant de véritables entorses capsulaires au niveau des articulations inter-apophysaires postérieures (AIAP) entorses restant souvent asymptomatiques car ces lésions peuvent régresser:

III – 2 L’INSTABILITÉ LOMBAIRE

En fait, souvent ces lésions initiales continuent à évoluer parallèlement à deux niveaux: disque et articulations inter-apophysaires postérieures. Ces lésions des articulaires me peuvent cependant être source d’instabilité lombaire, elle-même favorisée par la dégénérescence discale pouvant s’exprimer par des dérangements inter-vertébraux mineurs (D.1.M.) avec irritation de la branche postérieure à l’origine de lombo-fessalgies, voire de sciatalgies tronquées (signe de Maigne). Le diagnostic est parfois aidé par le cliché de 3/4 et le scanner mais surtout par le test d’infiltration articulaire sous télévision. Ce traitement comporte d’abord le repos sportif, suivi d’une réeducation en délordose, de manipulations prudentes et enfin éventuellement d’une infiltration sous télévision avec corset en coutil puis réeducation en délordose. L’instabilité touche également le disque inter-vertébral qui présente des fissurations confluentes d’abord circonférentielles puis radiaires. Cette détérioration peut être asymptomatique avec découverte fortuite de discopathie précoce, évoluée et étagée chez de jeunes sportifs (lanceurs, haltérophiles, rugbyman, cavaliers) ou avec lombalgies. C’est à ce stade que le nucléus pulposus peut migrer vers le canal médullaire et entraîner des compressions nerveuses avec épisodes aigus de lombo-sciatiques. En fait, souvent ces lésions initiales continuent

Cette migration présente plusieurs stades :

– d’abord simple protrusion discale avec disque bombant sous un ligament vertébral commun

postérieur respecté (stade éventuel de la chimionucléolyse ou de la nucléotomie per-cutanée) ;

— ensuite après rupture du ligament vertébral commun postérieur, exclusion de la hernie qui fait

irruption dans le canal médullaire et qui correspond au stade de la chirurgie ou de la micro-chirurgie

discale ;

—la migration du nucléus peut se faire aussi dans le tissu osseux spongieux après effraction de la

plaque cartilagineuse donnant lieu aux hernies intra-spongieuses de SCHMORL qui témoignent de

la l’instabilité lombaire. La dégénérescence des surfaces articulaires des articulations inter-apophysaires postérieures peut être à l’origine d’une pathologie propre arthrosique qui interfère avec la dégénérescence globale du rachis.

III – 3 LA POURSUITE ÉVOLUTIVE DE LA DÉGÉNÉRESCENCE DU RACHIS

LOMBAIRE est bien transcrite par la classification radiologique de MAC NAB en 4 stades :

1. Instabilité segmentaire avec éperon de traction antérieure, témoin de la rupture de la plaque

cartilagineuse; 2. Hyperextension segmentaire avec perte de parallélisme des plateaux vertébraux et

décoaptation articulaire postérieure;

3. Spondylolisthésis dégénératif;

4, Pincement discal symétrique ou asymétrique, interruption du “S” de HADLEY.

Cette dégénérescence arthrosique de la colonne lombaire est à l’origine d’un deuxième type de

complications nerveuses et ostéo-articulaires dominées par les compressions d’origine osseuse qui peuvent

intéresser les racines (compressions radiculaires) ou l’ensemble du canal médullaire (sténose centrale)

Les compressions radiculaires peuvent se situer à différents niveaux du canal radiculaire :

— au niveau du récessus latéral par hypertrophie de l’isthme ; ‘

— au niveau du foramen par retentissement localisé de l’affaissement de l’ espace discale entrainant une compression soit directe de la racine sous le pédicule et de manière indirecte par compression de la racine entre l’apophyse articulaire supérieure de la vertèbre sous-jacente et le coin postéro-inférieur du corps de la vertèbre susjacente qui se subluxe en bas et en arrière en rétrécissant le foramen

Pouvant réaliser un rétrolisthésis dégénératif,

Les sténoses centrales du canal médullaire souvent associées aux sténoses radiculaires sont dûes à l’ostéophytose médiane postérieure des corps vertébraux en avant et à l’épaississement des apophyses articulaires et des lames en arrière.

À ce stade un simple bombement du disque inter-vertébral peut venir décompenser la sténose qui est tolérée jusque là.

III: 4 AU STADE AVANCÉ de remaniements ostéophytiques et fibreux, se produit en règle une

restabilisation secondaire de ces rachis arthrosiques.

Dans le cas contraire, peuvent apparaître :

—un pseudo-spondylolisthésis dégénératif de JUNGHANNS évolutif avec allongement et

amincissement de l’isthme sans véritable lyse,

—une dislocation rotatoire à l’origine de véritables scolioses dégénératives quant l’instabilité est

asymétrique.

AU TOTAL, la dégénérescence microtraumatiques de la colonne lombaire du sportif est un

phénomène évolutif qui peut être émaillé au cours de son histoire par des accidents aigus liés à des conflits

articulaires ou à des compressions nerveuses dont le mécanisme ne peut être résumé de fa,con univoque par

la hernie discale.

IV – INCIDENCES MORPHOSTATIQUES ET FONCTIONNELLES DE LA PRATIQUE SPORTIVE PRECOCE ET INTENSIVE

– Il est nécessaire de différencier la dystrophie rachidienne de croissance ou maladie de

SCHEUERMANN, très rare en lombaire, des fréquentes anomalies de cette région telles que hernies intra-spongieuses survenant au cours de la croissance et pouvant entraîner des douleurs chez les athlètes

pratiquant des sports en Hyperextension (gymnastique, haltérophilie).

Il est intéressant de répertorier les différentes lésions microtraumatiques du rachis selon les 4 grandes

catégories de disciplines sportives :

— Contrairement à une opinion répandue, il semble que les sports asymétriques dont la pratique débute entre 8 et 10 ans (tennis, tennis de stable, escrime, judo, golf, boxe, autres sports de combat),

n’influencent pas défavorablement la croissance vertébrale, les effets morphologiques des efforts asymétriques répétitifs se manifestant surtout au niveau des ceintures scapulaires et pelviennes.

– Au cours des sports réputés symétriques, (ski, patinage, natation, équitation, gymnastique, danse), il est noté des lombalgies chez les rameurs et les cavaliers, de l’arthrose chez les danseurs classiques et les gymnastes souvent avec lyse isthmique.

– Les sports collectifs (football, rugby, volley ball, hand ball…) qui sollicitent la zone de croissance apophysaire exposent aux discopathies lombo-sacrées.

– Les sports athlétiques (sauts, lancers, courses avec ou sans obstacle), exposent aussi les zones de croissance apophysaire expliquant les atteintes asymétriques des sauteurs et des lanceurs (javelot). A noter, la fréquence de l’arthrose précoce chez les athlètes de vitesse et de détente par hyperpression globale secondaire à l’action musculaire intensive abusive.

V-FACTEURS FAVORISANT LES PATHOLOGIES MICRO. TRAUMATIQUES LOMBAIRE CHEZ LE SPORTIF.

Les facteurs sont nombreux :

V-1 L’ÂGE:

La plupart des sports suscite actuellement une pratique de plus en plus précoce (Tennis, tennis de

table, escrime, judo, gymnastique, patinage, danse, athlétisme, sports collectifs). Le défaut de maturation ostéo-articulaire, l’hyperlaxité ligamentaire pré et per-pubertaire facilitent l’apparition de SPONDYLOLYSE, de fracture de fatigue isthmique, ainsi que des ostéo-chondroses ou des dystrophies vertébrales de croissance par atteinte des plaques cartilagineuses. Les sports qui nécessitent une pratique intensive pendant l’adolescence (gymnastique, judo, tennis, natation) exposent particulièrement à ce pe de lésion. Chez l’enfant, la pratique des sports dits “asymétriques” ne semble pas avoir d’incidence mophostatique.

V-2 LES TROUBLES PRÉ-EXISTANTS DE LA STATIQUE RACHIDIENNE (scoliose,

dysharmonie de courbure, hyperlordose entretenue par une rétraction des ischio-jambiers, flexum de hanche, raideur de hanche et/ou des épaules, malformation congénitale ou acquise tel qu’un bloc congénital ou des anomalies d’orientation des articulaires inter-apophysaires postérieures, spondylolyse, dystrophie de croissance) entraînent une application des micro-traumatismes avec des angles de force perturbés capables de créer une pathologie de surcharge.

V-3 LES DISCOPATHIES MÉTABOLIQUES (Chondrocalcinoses, Ochronoses, Rhumatisme à Hydroxyapatite) qui diminuent les capacités d’absorption des contraintes de pression par le disque favorisent la survenue de lésions ostéochondrales vertébrales.

V-4 L’ENTRAÎNEMENT peut favoriser l’arthrose en raison d’erreurs dans la trop grande précocité, dans la programmation, dans l’intensité de la musculation chez les athlètes de vitesse et de détente. Cette arthrose précoce est dûe à l’hyperpression globale exercée par les muscles ainsi tonifiés sur les interlignes articulaires et les disques. Il peut aussi s’agir d’erreur d’équipement.

V-5 LE NIVEAU ET LE TYPE DE COMPÉTITION interviennent aussi en conditionnant la quantité, l’intensité de l’entraînement et la localisation des impacts en particulier au cours de sports de contact pouvant induire des effets néfastes à long terme.

VI – PRÉVENTION

Il ne peut être question de sous-estimer les moindres risques suscités par toute pratique sportive. Îl

convient de mettre en œuvre tous les moyens afin de prévenir leurs incidences pathologiques. Ces moyens

sont de 5 ordres :

– Information du sportif et de sa famille sur l’éventuel risque pathogénique inhérent au sport pratiqué.

– Amélioration technique du geste, Les gestes susceptibles d’être corrigés afin de mieux concilier l’efficience dynamique et l’intégrité des structures anatomiques impliquées, Ainsi ,

– Pratique systématique d’exercices complémentaires au cours de sports asymétriques (tennis,

escrime, athlétisme).

— Entretien d’une bonne trophicité musculaire.

– Lutte contre la raideur des hanches et des épaules, source d’hyperlordose compensatrice.

L’examen médico-sportif d’aptitude d’un enfant doit faire une place importante au bilan

morphostatique et ostéo-articulaire. Cette prévention doit se faire à trois niveaux :

– La prévention primaire consiste en un dépistage de dysplasies et d’anomalies de la charnière lombo-sacrée pouvant faire le lit d’une évolution arthrosique accélérée sous l’effet de surcharges

dynamiques résultants de certains gestes sportifs.

– La prévention secondaire lors des examens de contrôle permettant de rechercher des lésions ou des

signes d’apparition d’ostéochondrite du rachis (maladie de SCHEUERMANN) imposant une

réduction de l’activité sportive ;

— La prévention tertiaire consiste à réorienter l’activité sportive de l’enfant devant le constat d une

lésion témoignant d’une mauvaise tolérance d’un geste spécifique de la discipline pratiquée. Ainsi

par exemple des réactions lombalgiques chez un jeune gymnaste peuvent être révélateurs d une lyse

isthmique ou d’un spondylolisthésis. Il est alors utile de savoir que dés lors la pratique de patinage,

de tennis et d’escrime reste envisageable sous réserve d’effectuer parallèlement un entretien régulier

de la sangle lombo-abdominale.

 

Raphaël DELOUCHE ostéopathe à Orléans pour le traitement du spondylolisthésis

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